Revue : Entre les Deux il n’y a rien – Mathieu Riboulet

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Titre : Entre les Deux il n’y a rien

Auteur : Mathieu Riboulet

Editions : Verdier

Date de parution : 20 septembre 2015

Nombre de pages : 136

Quatrième de couverture : À l’orée des années soixante-dix, à Paris, à Rome, à Berlin, les mouvements de contestation nés dans le sillage des manifestations étudiantes de 68 se posent tous peu ou prou en même temps la question du recours à la lutte armée et du passage à la clandestinité. S’ils y répondent par la négative en France, ce n’est pas le cas en Allemagne ni en Italie, mais pour les trois pays s’ouvre une décennie de violence politique ouverte ou larvée qui laissera sur le carreau des dizaines et des dizaines de morts, sans compter ceux qui, restés vivants mais devenus fantômes, s’en sont allés peupler les années quatre-vingt de leurs regrets, leurs dépressions ou leur cynisme. Témoin de cette décennie de rage, d’espoir et de verbe haut, le narrateur s’éveille au désir et à la conscience politique, qui sont tout un, mais quand son tour viendra d’entrer dans le grand jeu du monde, l’espoir de ses aînés se sera fracassé sur les murs de la répression ou dans des impasses meurtrières. Il aura pourtant eu, dans un bref entre-temps, loisir de s’adonner aux très profonds bonheurs comme aux grandes détresses de la politique et du corps aux côtés de tous ceux qui, de Berlin à Bologne, de Billancourt à Rome, de Stammheim à Paris, tentèrent de combattre les forces mortifères qui, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, s’attachèrent à faire de l’Europe le continent à bout de souffle où nous vivons encore.

Mon avis : C’était ma première lecture dans le cadre du Prix du Roman des Etudiants France Culture et Télérama 2016 et autant dire qu’elle m’a donné du fil à retordre. Le pitch m’inspirait beaucoup, sorte de voyage initiatique du narrateur dans les années 1970 en Europe, entre les émeutes et la découverte de son homosexualité.

L’auteur a une façon très originale d’aborder la narration. Pour lui, la chronologie pure et dure est réservée à l’histoire avec un grand H. L’auteur de fiction, surtout de récit autobiographique serait lui pris de vertiges, qu’il se doit d’exploiter. Aussi, il ne peut y avoir de nette chronologie dans un récit comme le sien. C’est une théorie que j’ai trouvé très intéressante. Néanmoins, ma lecture a été complètement obscurcie, j’ai très vite perdu le fil et je me suis ennuyée.

Mathieu Riboulet souhaite revenir sur tous les événements post-mai 68 un peu partout en Europe qui ont changé sa vision du monde, qui lui ont fait faire certaines rencontres, mais aussi où il a perdu certains amis. Dès le début, on comprend rapidement qu’il semble se perdre dans sa mémoire, tous les souvenirs lui reviennent de façon éparse et il retranscrit tout, sans y mettre d’ordre. Ce qui, qu’on se le dise, peut sembler assez perturbant. Il a une plume très particulière à laquelle malheureusement je n’ai pas accroché. Je sais que le but de ce livre était sans doute de m’émouvoir, de me faire réagir face à de nombreuses injustices qui ont pu avoir lieu durant toutes ces émeutes. Malheureusement, je suis restée totalement perméable à l’histoire et je tournais les pages sans vraiment de conviction. Même les passages les plus passionnés racontant son histoire d’amour et ses premiers rapports sexuels m’ont vite lassée, car j’avais la sensation qu’il revenait toujours sur la même chose, de la même façon.

Ce livre, à vrai dire, m’a fait me remettre totalement en question. Je me suis demandé si je n’avais pas trop restreint mes horizons de lecture, si à force de lire du jeunesse je n’étais plus capable de voir au-delà de l’histoire pour y chercher la beauté d’un texte… Mais je pense que c’est bien plus compliqué que cela. J’ai encore de nombreux coups de cœur pour certains livres rien que pour l’écriture, pour la façon dont l’histoire est construite plus que pour le récit en lui-même. J’aime la littérature et cela ne changera sans doute jamais. J’en ai juste conclu que ce livre n’était sans doute pas pour moi, que j’avais peut-être loupé quelque chose. Et même si je pense toujours que l’auteur a une théorie sur l’écriture totalement intéressante, j’y suis malheureusement restée hermétique.

9 réflexions sur “Revue : Entre les Deux il n’y a rien – Mathieu Riboulet

  1. horizondesmots dit :

    Je reviens vers toi car je viens de le finir (en le survolant de très haut par moments, j’avoue) et de publier ma chronique par la même occasion : je comprends et partage totalement ton avis. Tu n’as pas à te remettre en question, trop de littérature jeunesse ne t’a pas chamboulé le cerveau : c’est juste l’auteur qui nous maintient dans un flou permanent et un peu je-m’en-foutiste aussi. En tout cas, je sais que mon vote n’ira pas à Mathieu Riboulet 🙂

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