Revue : The Boy in Striped Pajamas – John Boyne

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Titre : The Boy in the Striped Pajamas (Le Garçon en Pyjama Rayé)

Auteur : John Boyne

Editions : David Fickling Books

Date de parution : 2010

Nombre de pages : 215

Quatrième de couverture : If you start to read this book, you will go on a journey with a nine-year-old boy named Bruno. (Though this isn’t a book for nine-year-olds.) And sooner or later you will arrive with Bruno at a fence. Fences like this exist all over the world. We hope you never have to encounter one.

Mon avis : Je suis enfin de retour de mon petit périple aux Etats-Unis (et ok, je suis déjà nostalgique), mais évidemment je suis revenue avec la valise pleine,  notamment de bouquins (j’ai réussi à éviter le surpoids bagages ce qui était déjà un miracle). Comme j’étais trop impatiente, j’ai déjà lu l’un des livres que j’ai ramenés, soit The Boy in the Striped Pajamas, qui me faisait envie depuis très longtemps.

Il s’agit d’un des innombrables livres qui parlent de l’Holocauste. C’est un sujet qui m’intéresse beaucoup, mais je dois avouer qu’à force de voir des films ou de lire des livres qui en parlent, je suis un peu lassée. Pourtant, ce livre m’a incroyablement surprise, sans doute parce qu’il aborde le régime nazi et les camps de concentration d’un point de vue auquel nous ne sommes pas habitués.

Bruno est un garçon de neuf ans. Il vit à Berlin avec ses parents, sa sœur Gretel, qu’il considère comme un « cas désespéré » et Maria, la gouvernante. Son père est un membre éminent du parti nazi, chose que l’on ne comprend qu’en avançant dans le livre. L’histoire commence alors que la famille déménage dans une nouvelle maison, bien plus petite, près « d’Out-With ». Bruno vit très mal ce déménagement, il s’ennuie terriblement. Il n’a aucun ami. Jusqu’au jour où il décide de regarder de l’autre côté de la grande clôture électrique devant sa fenêtre, derrière laquelle semblent vivre de nombreuses personnes en pyjama rayé. Mais qui sont ces gens ? Et que font-ils là ?

The Boy in the Striped Pajamas est l’un de ces livres jeunesse qui pour moi correspond à un public bien plus large que les jeunes. C’est une véritable leçon de vie, une histoire d’enfant qui prend aux tripes du début à la fin. Bruno a neuf ans – il a les rêves et la naïveté d’un enfant. Il veut devenir explorateur, il est complètement naïf, il comprend peu de choses au monde des adultes et il voudrait jouer au grand. Le lecteur voit tout de son point de vue et ne se rend compte de la situation des choses que tard – les choses semblent déjà s’envenimer mais personne ne peut l’expliquer à Bruno.

Ce roman était une surprise, un véritable coup de cœur. Je l’ai lu en anglais et je l’ai trouvé très bien écrit. Il a une façon particulière de voir les choses, usant parfois des énumérations sans ponctuation, ce qui dérangera peut-être certaines personnes, mais qui m’a beaucoup plu. Bruno est un personnage très attachant, qui est pour moi totalement réaliste. Parfois les romans jeunesse manquent totalement de crédibilité – les enfants et adolescents réagissent comme des adultes, ou sont prêts à sauver le monde… Ici Bruno voudrait explorer le monde, mais il reste un enfant avant tout avec ses préoccupations. Il est égoïste et crédule au possible. Cela permet de voir toutes les horreurs de la guerre d’une autre façon. Quand certaines personnes (les Nazis) étaient conscients de ce qu’ils faisaient, certains ne l’étaient pas. Bruno ne voyait rien, et certains y étaient viscéralement opposés. Le roman montre à plusieurs reprises ce genre de choses et évoque notamment le fait que certaines personnes n’y étaient pas opposées car il s’agissait du régime en place et cela ne semblait pas si terrible après tout.

En terminant ma lecture, je me suis rendue compte que ce livre est superbement bien ficelé. Il montre le rôle dans la société allemande des années 1940 des nombreuses personnes, plus ou moins concernées par le génocide des Juifs. Certaines personnes ont sans doute été influencées par le régime, sans vouloir forcément le mal, juste parce qu’elles étaient crédules.

Je m’attendais à une lecture touchante, mais sans plus. Un livre de plus parlant de l’Holocauste, point. Et je me suis complètement trompée. C’est un livre qu’on devrait faire lire aux jeunes pour aborder la Seconde Guerre Mondiale avec une autre perspective. C’est un livre bouleversant que je suis désormais très contente d’avoir dans ma bibliothèque.

La bonne nouvelle pour finir : il se lit très facilement en anglais et il est disponible depuis quelques années chez Gallimard en français !