Revue : L’Amant de la Chine du Nord – Marguerite Duras

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Titre : Marguerite Duras

Auteur : Marguerite Duras

Editions : Folio (Gallimard)

Date de parution : 1991

Nombre de pages : 246

Quatrième de couverture :  » J’ai appris qu’il était mort depuis des années. C’était en mai 90 (…). Je n’avais jamais pensé à sa mort. On m’a dit aussi qu’il était enterré à Sadec, que la maison bleue était toujours là, habitée par sa famille et des enfants. Qu’il avait été aimé à Sadec pour sa bonté, sa simplicité et qu’aussi il était devenu très religieux à la fin de sa vie. J’ai abandonné le travail que j’étais en train de faire. J’ai écrit l’histoire de l’amant de la Chine du Nord et de l’enfant : elle n’était pas encore là dans L’Amant, le temps manquait autour d’eux. J’ai écrit ce livre dans le bonheur fou de l’écrire. Je suis restée un an dans ce roman, enfermée dans cette année-là de l’amour entre le Chinois et l’enfant. Je ne suis pas allée au-delà du départ du paquebot de ligne, c’est-à-dire le départ de l’enfant. « 

Mon avis : J’ai retrouvé Marguerite Duras comme une vieille amie. De celles que l’on ne revoit qu’au bout d’un long moment, et où pourtant rien ne semble avoir changé. J’avais lu L’Amant il y a quelques années, c’était le premier livre que j’avais ouvert de l’auteure et à partir de là, je me suis mise à en dévorer certains de façon boulimique. Certains me laissent encore un souvenir impérissable, comme Moderato Cantabile, si particulier, ou bien entendu Hiroshima mon Amour, qui est le script du film d’Alain Resnais et qui fait sans conteste partie de mes livres préférés.

L’Amant de la Chine du Nord, c’est cette histoire d’amour incroyable entre un Chinois et une jeune fille anonyme, appelée « l’enfant » du début à la fin du roman, qui dérange autant qu’elle fascine et qu’elle bouleverse. Deux personnages s’unissent autour d’une passion presque déchirante. Je pense qu’on connaît tous plusieurs de ces histoires où les deux membres du couple, aussi amoureux soient-ils, se font plus de mal que de bien. C’est typiquement ce genre récit auquel on a affaire ici. Le Chinois et l’enfant sont diamétralement opposés ; de par leur âge, leurs origines, leur mentalité, leur vision des choses, leur classe sociale. Rien ne les réunit, si ce n’est un désir profond, qui grandit tellement qu’il en devient menaçant.

Marguerite Duras dépeint là encore une histoire bouleversante, et toujours aussi dérangeante. Les personnages ne font que rire dans leur malheur, d’une façon décalée qui refroidit le lecteur. Et pourtant, le tout est incroyablement touchant. Certains aspects du roman peuvent avoir l’air assez malsains, mais on ferme les yeux. L’amour semble l’emporter.

Ce roman, plus ou moins autobiographique, est aussi une critique incroyable de l’Indochine sous domination française. Tout le monde en prend pour son grade, on montre le poids des conventions. C’est un livre que j’aurais adoré étudier en classe pour en connaître plus. Marguerite Duras est une auteure impressionnante et je suis ravie d’avoir enfin sorti ce livre-ci de ma PAL pour pouvoir l’apprécier à sa juste valeur.

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