Revue : Envoyée Spéciale – Jean Echenoz

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Titre : Envoyée Spéciale

Auteur : Jean Echenoz

Editions : Les Editions de Minuit

Date de parution : 7 janvier 2016

Nombre de pages : 312 pages

Résumé : Constance étant oisive, on va lui trouver de quoi s’occuper. Des bords de Seine aux rives de la mer Jaune, en passant par les fins fonds de la Creuse, rien ne devrait l’empêcher d’accomplir sa mission. Seul problème : le personnel chargé de son encadrement n’est pas toujours très bien organisé.

Mon avis : Jean Echenoz était l’un de ces auteurs sur lequel j’avais beaucoup d’a priori, à tort. J’imaginais un auteur aux livres un peu poussiéreux, un peu vieille France, tout cela pour m’avoir laissé des souvenirs impérissables en khâgne durant mes cours de thème où je finissais invariablement avec la note de 6/20. Les textes que j’avais à traduire étaient toujours des mêmes auteurs : Simenon, Perec, Carrère… et j’avoue que depuis, j’ai déclenché envers ces auteurs une sorte d’animosité infondée.

Le Prix du Roman des Etudiants m’aura au moins permis de me faire une autre idée (bien plus construite) sur Jean Echenoz, ce qui n’est pas rien.

C’est le genre de livres dans lequel on rentre sans trop savoir de quoi il s’agit. Et tant mieux. J’ai eu la sensation de découvrir un roman totalement loufoque, à mille lieux de ce que je pouvais imaginer. Une blogueuse avait écrit sur Livraddict qu’il lui rappelait les romans de Puértolas. Et je suis assez d’accord. On retrouve ici ce côté déjanté et improbable de l’histoire, qui nous tient en haleine et nous fait sourire tout du long.

J’ai tout de suite accroché avec l’écriture de l’auteur. Il a une façon de décrire les choses sans pareille, il s’attarde sur quelques détails qui semblent insignifiants et pourtant, on y prend goût. Le narrateur nous prend à parti, fait de petites interventions ça et là, nous rappelant qu’il maîtrise son récit et qu’il sait parfaitement là où il veut nous amener. Je me suis vue dans le jardin ombragé de la Creuse autant que dans les rames de la ligne 2 du métro parisien. J’ai aimé découvrir la Corée du Nord par le biais du roman, même si j’aurais aimé savoir si les considérations sur le pays sont totalement fictionnelles ou si elles contiennent bien une part de vrai.

Echenoz nous propose une galerie de personnages sympathique et originale, hauts en couleurs, à laquelle on s’attache quand même un peu. Ce ne sont pas des héros ordinaires au sens de héros de romans. Ce sont des héros de tous les jours, un peu balourds, un peu patauds, un peu à côté de la plaque. Mais qui nous font sourire.

L’intrigue m’a tenue en haleine jusqu’à la fin et je ne me suis vraiment pas ennuyée. J’ai passé un très bon moment de lecture et je pense même découvrir avec plaisir d’autres livres de l’auteur dans les prochaines semaines. Je vous incite d’ailleurs avec grand plaisir à découvrir sa plume, loin d’être aussi poussiéreuse que je ne le pensais.

« Reste les autres usagers de la rame qu’on peut toujours examiner mais, dans le métro, il ne faut pas les regarder trop longtemps, ni les hommes car cela peut être mal pris aussi. Reste les enfants : ce qu’il y a de bien avec les enfants, c’est qu’on peut les regarder tant qu’on veut, même dans les yeux, on peut aller jusqu’à leurs sourire sans redouter de représailles. Croit-on.
Croit-on car en réalité, sous leur masque d’indifférence et de candeur ils vous repèrent, ils prennent des notes, se renseignent sur votre état civil, vous identifient au moindre détail près grâce à leurs super-pouvoirs, vous mettent en fiche, vous inscrivent sur leur liste et un jour ou l’autre, une fois adulte ou même avant, dès qu’ils seront en âge de régler leurs comptes, vous comprendrez votre douleur. »

Revue : En Attendant Bojangles – Olivier Bourdeaut

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Titre : En Attendant Bojangles

Auteur : Olivier Bourdeaut

Editions : Finitude

Date de parution : 8 janvier 2016

Nombre de pages : 160

Quatrième de couverture : Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mlle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.

Mon avis : La couverture de ce livre m’inspirait une histoire d’amour follement déjantée et cela correspond finalement très bien à l’ambiance du roman. On me l’avait vendu comme une nouveauté originale, incroyable, un véritable OVNI. Et c’est sans doute le mot.

Ce livre est original par de nombreux points. Tout d’abord, rien que sa couverture semble provoquer les autres livres de la rentrée littéraire de janvier, par sa couleur, ses danseurs me rappelant les œuvres pop art de Lichtenstein. C’est évident que face à des livres tous plus blancs les uns que les autres, celui-ci dénote en peu. Mais ça change et tant mieux. L’histoire a aussi ce petit quelque chose d’hors du commun qui fait qu’on accroche totalement.

Le livre a une forte teneur autobiographique, le ton est donné. Olivier Bourdeaut nous raconte son enfance totalement farfelue, avec ses parents, personnages hauts en couleurs, presque fous furieux. Chez eux la fête est perpétuelle, le bonheur s’arrose avec des cocktails et le malheur (et le contrôleur des impôts) se chasse à coups de matraque. Mais on passe vite de la folie douce à la folie pure et de mauvaises augures pointent le bout de leur nez.

J’ai la sensation d’avoir fait une très belle découverte avec ce livre et que pourtant je ne suis pas totalement objective, car je l’ai lu « en vrac » – pliée en quatre dans l’avion, en attendant l’annonce de ma porte d’embarquement à l’aéroport, le tout avec une police affreuse sur ma liseuse. Autant dire que ça partait mal, néanmoins j’ai été vraiment surprise. Sans doute tout d’abord grâce à la narration. Tout est raconté du point de vue de l’enfant, qui ne comprend pas toujours les choses des adultes, et qui fait rire dans sa naïveté. Le récit est entrecoupé de passages écrits par le père, qui permettent d’apporter au lecteur certaines informations supplémentaires comme sur la rencontre du couple.

C’est un livre qui tient donc toutes ses promesses et même plus encore, une ode à la joie, une danse endiablée en attendant Mr Bojangles, une histoire d’amour spontanée, magique, qui effraie beaucoup, mais qui fait un peu rêver quand même.

Revue : The Boy in Striped Pajamas – John Boyne

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Titre : The Boy in the Striped Pajamas (Le Garçon en Pyjama Rayé)

Auteur : John Boyne

Editions : David Fickling Books

Date de parution : 2010

Nombre de pages : 215

Quatrième de couverture : If you start to read this book, you will go on a journey with a nine-year-old boy named Bruno. (Though this isn’t a book for nine-year-olds.) And sooner or later you will arrive with Bruno at a fence. Fences like this exist all over the world. We hope you never have to encounter one.

Mon avis : Je suis enfin de retour de mon petit périple aux Etats-Unis (et ok, je suis déjà nostalgique), mais évidemment je suis revenue avec la valise pleine,  notamment de bouquins (j’ai réussi à éviter le surpoids bagages ce qui était déjà un miracle). Comme j’étais trop impatiente, j’ai déjà lu l’un des livres que j’ai ramenés, soit The Boy in the Striped Pajamas, qui me faisait envie depuis très longtemps.

Il s’agit d’un des innombrables livres qui parlent de l’Holocauste. C’est un sujet qui m’intéresse beaucoup, mais je dois avouer qu’à force de voir des films ou de lire des livres qui en parlent, je suis un peu lassée. Pourtant, ce livre m’a incroyablement surprise, sans doute parce qu’il aborde le régime nazi et les camps de concentration d’un point de vue auquel nous ne sommes pas habitués.

Bruno est un garçon de neuf ans. Il vit à Berlin avec ses parents, sa sœur Gretel, qu’il considère comme un « cas désespéré » et Maria, la gouvernante. Son père est un membre éminent du parti nazi, chose que l’on ne comprend qu’en avançant dans le livre. L’histoire commence alors que la famille déménage dans une nouvelle maison, bien plus petite, près « d’Out-With ». Bruno vit très mal ce déménagement, il s’ennuie terriblement. Il n’a aucun ami. Jusqu’au jour où il décide de regarder de l’autre côté de la grande clôture électrique devant sa fenêtre, derrière laquelle semblent vivre de nombreuses personnes en pyjama rayé. Mais qui sont ces gens ? Et que font-ils là ?

The Boy in the Striped Pajamas est l’un de ces livres jeunesse qui pour moi correspond à un public bien plus large que les jeunes. C’est une véritable leçon de vie, une histoire d’enfant qui prend aux tripes du début à la fin. Bruno a neuf ans – il a les rêves et la naïveté d’un enfant. Il veut devenir explorateur, il est complètement naïf, il comprend peu de choses au monde des adultes et il voudrait jouer au grand. Le lecteur voit tout de son point de vue et ne se rend compte de la situation des choses que tard – les choses semblent déjà s’envenimer mais personne ne peut l’expliquer à Bruno.

Ce roman était une surprise, un véritable coup de cœur. Je l’ai lu en anglais et je l’ai trouvé très bien écrit. Il a une façon particulière de voir les choses, usant parfois des énumérations sans ponctuation, ce qui dérangera peut-être certaines personnes, mais qui m’a beaucoup plu. Bruno est un personnage très attachant, qui est pour moi totalement réaliste. Parfois les romans jeunesse manquent totalement de crédibilité – les enfants et adolescents réagissent comme des adultes, ou sont prêts à sauver le monde… Ici Bruno voudrait explorer le monde, mais il reste un enfant avant tout avec ses préoccupations. Il est égoïste et crédule au possible. Cela permet de voir toutes les horreurs de la guerre d’une autre façon. Quand certaines personnes (les Nazis) étaient conscients de ce qu’ils faisaient, certains ne l’étaient pas. Bruno ne voyait rien, et certains y étaient viscéralement opposés. Le roman montre à plusieurs reprises ce genre de choses et évoque notamment le fait que certaines personnes n’y étaient pas opposées car il s’agissait du régime en place et cela ne semblait pas si terrible après tout.

En terminant ma lecture, je me suis rendue compte que ce livre est superbement bien ficelé. Il montre le rôle dans la société allemande des années 1940 des nombreuses personnes, plus ou moins concernées par le génocide des Juifs. Certaines personnes ont sans doute été influencées par le régime, sans vouloir forcément le mal, juste parce qu’elles étaient crédules.

Je m’attendais à une lecture touchante, mais sans plus. Un livre de plus parlant de l’Holocauste, point. Et je me suis complètement trompée. C’est un livre qu’on devrait faire lire aux jeunes pour aborder la Seconde Guerre Mondiale avec une autre perspective. C’est un livre bouleversant que je suis désormais très contente d’avoir dans ma bibliothèque.

La bonne nouvelle pour finir : il se lit très facilement en anglais et il est disponible depuis quelques années chez Gallimard en français !

Revue : Celle que vous Croyez – Camille Laurens

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Titre : Celle que vous Croyez

Auteur : Camille Laurens

Editions : Gallimard

Date de parution : 1er janvier 2016

Nombre de pages : 186

Quatrième de couverture : Vous vous appelez Claire, vous avez quarante-huit ans, vous êtes professeur, divorcée. Pour surveiller Jo, votre amant volage, vous créez un faux profil Facebook : vous devenez une jeune femme brune de vingt-quatre ans, célibataire, et cette photo où vous êtes si belle n’est pas la vôtre, hélas. C’est pourtant de ce double fictif que Christophe – pseudo Kiss Chris – va tomber amoureux.
En un vertigineux jeu de miroirs entre réel et virtuel, Camille Laurens raconte les dangereuses liaisons d’une femme qui ne veut pas renoncer au désir.

Mon avis : Ce livre est une de ces perles totalement insoupçonnées qu’on ouvre et qu’on ne veut plus refermer. Je ne connaissais Camille Laurens que de nom, je n’avais jamais lu aucun de ses livres et je pense à l’avenir faire un tour dans sa bibliographie. Le résumé de celui-ci ne m’inspirait pas plus que ça, mais qu’à cela ne tienne : je devais le lire pour le Prix du Roman des Etudiants 2016 et je l’ai ouvert sans trop savoir à quoi m’attendre.

Camille Laurens a conçu un roman en plusieurs parties. Entre déposition au commissariat de police, entretiens (fictifs ?) avec le psychologue, colloque du psychologue lui-même qui décide d’aborder le cas de sa patiente…On a accès au point de vue d’une série de personnages qui tous semblent relativement instables. Leur identité est double, triple, on ne sait plus trop, l’auteure nous embrouille volontairement, elle brouille toutes les pistes et on ne sait plus sur quel pied danser. Par bien des aspects, ce livre m’a rappelé D’Après une Histoire Vraie de Delphine de Vigan, aussi en lice pour ce prix littéraire. Toutes nos convictions sont ébranlées, le roman est complètement addictif et on le referme en n’étant pas totalement sûr d’avoir compris. Mais qu’importe.

Le pitch, comme l’indique la couverture, est le suivant : une femme décide un jour d’espionner son ex sur les réseaux sociaux en se créant un double…bien plus jeune qu’elle. Sauf qu’elle sympathise avec un de ses amis par le biais de ce double, jusqu’à ne plus savoir comment s’en dépêtrer. J’ai trouvé que l’auteure abordait cette thématique d’une façon très intéressante. J’ai pensé, comme beaucoup de lecteurs sans doute, que cette femme était devenue folle, ou du moins qu’elle n’avait vraiment pas réfléchi à son acte. Mais tout est plus compliqué que cela. On se rend vite compte que la narratrice est une femme comme les autres, qui a juste dévié pour de nombreuses raisons. Ce livre nous fait remettre totalement en question et nous fait réfléchir sur certains aspects de la société. Une femme, passé un certain âge, est-elle « périmée » ? A t-elle passé sa « date de consommation » ? Or la narratrice cherche justement l’amour, elle ne demande que ça. Est-ce alors si immoral ? Qui est le plus immoral de l’histoire ? L’homme ou la femme ?

Ce roman, qui a certaines empreintes féministes, m’a incroyablement touchée. L’écriture est superbe, elle nous emmène, elle est vive. L’auteure ne mâche pas ses mots, elle nous provoque – et ça marche. Ce livre m’a marqué et j’y repense toujours presque une semaine après l’avoir terminé. Il fait sans nul doute partie de ceux que j’ai préférés pour l’instant dans la sélection du Prix du Roman des Etudiants.

« Disparaitre de son vivant reste une épreuve. On se fond dans le décor, on devient une silhouette, puis rien. L’indifférence est une autre sorte de burqa, une autre façon pour les hommes de disposer seuls du désir. On a servi, on ne sert plus. Hier fantasme, aujourd’hui fantôme. »

Revue : Un Amour Impossible – Christine Angot

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Titre : Un Amour Impossible

Auteur : Christine Angot

Editions : Flammarion

Date de parution : 19 août 2015

Quatrième de couverture : Pierre et Rachel vivent une liaison courte mais intense à Châteauroux à la fin des années 1950. Pierre, érudit, issu d’une famille bourgeoise, fascine Rachel, employée à la Sécurité sociale. Il refuse de l’épouser, mais ils font un enfant. L’amour maternel devient pour Rachel et Christine le socle d’une vie heureuse. Pierre voit sa fille épisodiquement. Des années plus tard, Rachel apprend qu’il la viole.
Le choc est immense. Un sentiment de culpabilité s’immisce progressivement entre la mère et la fille. Christine Angot entreprend ici de mettre à nu une relation des plus complexes, entre amour inconditionnel pour la mère et ressentiment, dépeignant sans concession une guerre sociale amoureuse et le parcours d’une femme, détruite par son péché originel : la passion vouée à l’homme qui aura finalement anéanti tous les repères qu’elle s’était construits.

Mon avis : Parmi la multitude de livres de la rentrée littéraire de septembre 2015, Un Amour Impossible faisait partie de ces livres que je souhaitais vraiment me procurer. Je voulais découvrir l’écriture de Christine Angot depuis un moment et c’est désormais chose faite grâce au Prix du Roman des Etudiants France Culture et Télérama 2016.

Malheureusement, cette lecture ne m’a pas totalement procuré l’effet escompté. Tout d’abord, je trouve que le résumé de quatrième de couverture fait par l’éditeur n’est pas représentatif du livre. Certes, l’inceste est au cœur de l’oeuvre de Christine Angot et je le savais avant même de commencer ma lecture. Néanmoins, ce thème n’est évoqué qu’à demi-mot ou presque. Je ne dis pas là qu’il s’agit de quelque chose de futile, c’est totalement condamnable, mais j’ai trouvé que ce livre ne mettait pas l’accent sur le viol de la narratrice par son père. Ce livre à  vrai dire, c’est plutôt la rencontre des parents de la narratrice, leur histoire d’amour, qui mène à la naissance de leur fille Christine. C’est sans doute la partie que j’ai préférée dans le roman. On assiste à la rencontre de deux êtres et dès le début, le tout semble malsain. Pierre semble manipulateur à souhait, il séduit Rachel qui ne demande qu’à être aimée. Il refuse de l’épouser pour pouvoir préserver sa liberté, néanmoins, il lui fait un enfant, Christine.

A partir de ce moment, le livre prend une tournure totalement autobiographique et le roman n’est plus tant centré sur l’histoire de ses parents que sur Christine elle-même. Elle y raconte toutes les fois où elle devait voir son père, mais que lui ne pouvait pas ne voulait pas ? les voir. C’est un roman touchant, qui donne légèrement des envies de meurtre parfois, qui fait réagir. Néanmoins, je suis restée sur ma faim.

J’ai vite été agacée par l’histoire de Christine et de sa mère. Autant le début du roman laissait présager quelque chose d’intéressant, autant le reste était fade au possible. Pierre ne veut pas les voir. D’accord. Donc Rachel s’obstine. Donc Rachel est triste. Christine au début semble totalement indifférente, puis elle fait sa crise d’ado, très original. Elle se rebelle contre sa mère qui est la seule qui semble s’en occuper (d’accord, l’inceste est passé par là, mais quand il est évoqué à demi-mot, le lecteur a bien du mal à suivre) et la fin est d’une longueur sans pareille.

J’avais un avis plutôt mitigé en refermant le livre, mais plus le temps passe et plus je me dis que c’était une déception. J’ai pourtant adhéré au style de l’auteure, plutôt fluide, mais pour le reste… J’ai parfois eu la sensation qu’elle me prenait pour une idiote. Le dernier tiers du roman ne consiste qu’à raconter dans une conversation tout ce que l’on sait déjà depuis cinquante pages. Merci, mais ce n’était pas la peine.

Bref, c’était une lecture bien peu passionnante. Toutefois je ne regrette pas de l’avoir découvert, car je souhaitais vraiment le lire après avoir vu Christine Angot sur le plateau de On est pas Couchés en septembre dernier. Malheureusement, je ne pense pas lire d’autres livres de l’auteure !

Revue : La Fille du Docteur Baudoin – Marie-Aude Murail

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Titre : La Fille du Docteur Baudoin

Auteur : Marie-Aude Murail

Editions : L’école des Loisirs

Date de parution : 2006

Nombre de pages : 260

Quatrième de couverture : Ils sont deux à se partager la clientèle du cabinet.
Jean Baudoin, le fondateur, la cinquantaine à la fois fringante et fatiguée. Il ne garde jamais les gens plus de dix minutes, distribue les médocs comme les regards méprisants. Les malades l’énervent de plus en plus. Et Vianney Chasseloup, un débutant, avec des yeux d’âne, un prénom de saint, une triste figure de chevalier, les cheveux en pagaille et le veston froissé. C’est lui qui soigne tous ceux dont Baudoin ne veut plus : les vieux, les gâteux, les paumés, les cas désespérés.
Mais voilà qu’un jour, parmi les patients du docteur Chasseloup, se glisse une toute jeune fille aux yeux bleus, presque violets. Violaine. Aussi jolie que son prénom peut le laisser espérer. Elle a tout pour être heureuse. C’est la fille du docteur Baudoin. Alors, qu’est-ce qu’elle fait là ?

Mon avis : Pour ceux qui connaissent mon blog depuis un moment, vous devez sans doute connaître mon amour pour Marie-Aude Murail. C’est mon auteure préférée, et ça fait longtemps que ça dure (sans doute depuis mes dix ans). Heureusement pour moi, c’est une auteure incroyablement prolifique et j’ai toujours des tas de livres à découvrir.

La Fille du Docteur Baudoin s’appelle Violette. Elle est en terminale et le moins qu’on puisse dire est qu’elle attire les regards. Elle est très jolie et collectionne les prétendants. Dans sa famille, il n’y a que des caractères bien trempés : son petit frère Pierre-Louis, en seconde, qui ne pense « qu’à pécho » et à la prochaine soirée à laquelle il ira avec son ami Sixte, sa petite soeur Cerise, qui passe sa vie à élever des bébés, des licornes et des cochons sur des jeux en ligne. Les parents ne sont pas en reste, avec sa mère, travaillant en laboratoire et parfois un peu à côté de la plaque, et son père, Jean, blasé et fatigué de voir des « dépressifs, cancéreux et variqueux » toute la journée.

La famille est déjà plus ou moins au bord de l’implosion et un autre problème s’invite à la maison : Violette se rend compte qu’elle est enceinte, et elle panique. Elle ne veut pas en parler à ses parents, mais pourtant, il faut bien prendre une décision. Qui risque d’être plus difficile à prendre que prévu.

Là encore, ce n’est pas tellement une surprise, ce livre est un coup de cœur. Marie-Aude Murail crée un tableau totalement réaliste, qui nous fait sourire toutes les deux pages, car ses romans, même jeunesse, sont pleins de vécu et tout le monde s’y reconnaît à un moment ou à un autre. De la situation cocasse chez le médecin à l’inquiétude des parents concernant les soirées ou les premiers petits copains, beaucoup de situations font appel à notre vie quotidienne et on se sent tout de suite pris par le roman. Les personnages sont tous très attachants, pour différentes raisons. Violette, qui pourrait apparaître au début comme une jeune fille très superficielle, est en réalité incroyablement sensible et forte.

De plus, l’auteure réussit avec ce livre à aborder plusieurs sujets compliqués, comme le fait de tomber enceinte en étant adolescente, et de devoir envisager l’avortement. C’est quelque chose qui n’est pas encore évoqué dans de nombreux romans, or ici, c’est très bien fait. Les jugements ne sont pas de la partie, et l’auteure arriverait sans doute à rassurer des jeunes filles qui sont dans la même détresse que Violette.

Une fois encore, Marie-Aude Murail m’a fait sourire – et presque pleurer, elle m’a transportée loin pendant quelques heures et je ne peux que vous conseiller de découvrir ses livres.

Revue : Cœur guimauve (T2) – Cathy Cassidy

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Titre : Cœur Guimauve (T2/9)

Auteur : Cathy Cassidy

Editions : Nathan

Date de parution : 2012

Nombre de pages : 295

Quatrième de couverture : Skye et Summer Tanberry sont des jumelles identiques, et Skye aime sa sœur Summer plus que quiconque au monde. Elles font tout ensemble; mais récemment, Skye a eu envie d’être aussi cool que sa soeur. C’est l’histoire de sa vie. Et quand son ami Alfie lui avoue être tombé amoureux non pas d’elle mais de Summer, cela la blesse. Skye veut avoir sa propre personnalité, mais avec une jumelle aussi cool, comment peut elle faire? Est-ce-que Skye réussira à sortir de l’ombre de sa sœur et a trouver sa propre manière de briller?

Mon avis : Après avoir lu Cœur Cerise il y a quelques mois, lorsque j’ai vu la suite en bibliothèque, je n’ai pas trop hésité. Bien que cette série soit très jeunesse, elle a un je-ne-sais-quoi de plaisant et de rafraîchissant qui fait qu’on se sent bien en la lisant. J’ai retrouvé la famille Tanberry avec grand plaisir. Dans ce tome, l’action se concentre autour de Skye, la jeune fille amatrice de robes vintage, souvent dans l’ombre de sa sœur jumelle Summer, qui réussit tout ce qu’elle entreprend. Dans le premier tome déjà, Skye semblait être une jeune fille facile, mais relativement effacée. Elle ne semblait pas avoir un caractère fort. Du coup, j’avais peur que ce tome semble un peu fade. Mais pas du tout ! Au contraire, je me suis rendue compte que Skye est tout simplement une jeune fille souriante, pleine de vie…mais que personne ne remarque. Or elle veut y remédier. A cela se greffe une histoire un peu fantastique plutôt intrigante et des péripéties amusantes. Cathy Cassidy réussit encore une fois à créer dans son livre une atmosphère douce et mignonne, où des problèmes de jeunes ados sont évoqués. Ici, c’est le fait d’être dans l’ombre d’une autre personne qui est en jeu et la tristesse que ressentent parfois les jeunes filles quand leurs amies ont un copain…et elles non (ceci dit ça reste un problème même en grandissant). Je pense que c’est une série qui convient parfaitement aux jeunes adolescents/collégiens, car ils se reconnaîtront sûrement dans l’un des tomes, soit dans l’une des sœurs Tanberry. J’ai très hâte de découvrir les tomes suivants.

Seul reproche majeur que j’aurais à faire, mais qui s’adresse aux éditions Nathan et non à Cathy Cassidy : sur moins de trois cents pages, j’ai relevé plus de cinq fautes dans le livre, dont une faute assez énorme « Je voix ». C’est quelque chose qui a le don de m’énerver au plus haut point, sachant que des petites maisons indépendantes qui mettraient en vente un livre avec autant de fautes ne se feraient pas pardonner… Or Nathan étant un gros groupe, les retombées ne seront pas énormes. C’est pourtant quelque chose de choquant, surtout quand on pense que le livre est destiné aux jeunes ados, qui apprennent encore les règles d’orthographe… A bon entendeur !

Revue : The Mystery of the Clockwork Sparrow – Katherine Woodfire

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Titre : The Mystery of the Clockwork Sparrow (T1)

Auteur : Katherine Woodfire

Editions : Egmont

Date de parution : 2015

Nombre de pages : 317

Quatrième de couverture : You are cordially invited to attend the grand opening of Sinclair’s department store. Enter a world of bonbons, hats, perfumes and mysteries around every corner. Wonder at the daring theft of the priceless Clockwork Sparrow ! Tremble as the most dastardly criminals in London enact their wicked plans ! Gasp as our bold heroines, Miss Sophie Taylor and Miss Lilian Rose, break codes, devour iced buns and vow to bring the villains to justice… A splendid adventure awaits you.

Mon avis : En terminant ce livre, j’ai réussi le Challenge Cold Winter ! C’était la première année que je participais à ce challenge et c’était vraiment sympathique. Cela m’a permis de sortir de ma PAL des livres que je voulais vraiment lire mais qui risquaient de croupir dans ma bibliothèque encore longtemps. The Mystery of the Clockwork Sparrow en faisait partie. J’avais repéré ce livre sur le blog de Books and Words et j’avais craqué sur sa couverture (et il était en promotion sur the Book Depository – comment résister ?)

Ce livre est le premier tome d’une série de polars jeunesse se déroulant à Londres, au début du XXème siècle, alors que s’ouvrent les grands magasins comme Selfridges, Liberty, Fortnum and Mason… Dans le roman, Sophie Taylor, le personnage principal, est une jeune femme qui a perdu ses parents. Elle n’a aucune qualification, mais vient d’obtenir un emploi qui la fait rêver ; elle va travailler chez Sinclair’s, le premier grand magasin sur Piccadilly Circus. Quelques jours avant l’ouverture, le magasin déborde déjà d’activité : il faut que tout soit parfait pour les premiers clients. Mais alors que les journalistes font le pied de grue pour immortaliser l’inauguration de l’institution, un scandale éclate : un employé est grièvement blessé et un oiseau mécanique d’une très grande valeur vient d’être dérobé… Sauf que Sophie est considérée comme la principale suspecte. Avec ses nouveaux amis du magasin, Lil et Billy, elle va maintenant devoir prouver son innocence et mener l’enquête pour trouver le coupable.

Ce qui m’a tout d’abord beaucoup plu dans ce livre est l’aspect historique. Dès les premières pages, on se retrouve cent ans en arrière. L’histoire n’est évidemment pas sans rappeler Au Bonheur des Dames de Zola. On retrouve des descriptions très vivantes des rayonnages et des vêtements, on voit presque les lumières, on entend quasiment l’agitation londonienne. De plus, l’intrigue est vraiment très prenante – je dis merci à l’auteure à cause de qui je me suis couchée à des heures impossibles ! A part quelques petites longueurs sur la fin, j’ai été totalement tenue en haleine.

Le travail éditorial effectué sur ce livre est également superbe. Je pense que cela se voit déjà avec la couverture, mais j’ai aussi beaucoup apprécié les illustrations présentes au fil des pages ainsi que les coupures de journaux récapitulant les événements.

Une très bonne lecture, donc. Le tome 2 sort dans les prochains jours et j’ai très hâte de me le procurer ! Petit inconvénient cela dit : si vous ne lisez pas en VO, je n’ai aucune idée de s’il sortira à l’avenir en français ou non !

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Revue : La Cache – Christophe Boltanski

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Titre : La Cache

Auteur : Christophe Boltanski

Editions : Stock

Date de parution : 2015

Nombre de pages : 335

Quatrième de couverture : « Nous avions peur. De tout, de rien, des autres, de nous-mêmes. De la petite comme de la grande histoire. Des honnêtes gens qui, selon les circonstances, peuvent se muer en criminels. De la réversibilité des hommes et de la vie. Du pire, car il est toujours sûr. Cette appréhension, ma famille me l’a transmise très tôt, presque à la naissance. »

Que se passe-t-il quand on tête au biberon à la fois le génie et les névroses d’une famille pas comme les autres, les Boltanski ? Que se passe-t-il quand un grand-père qui se pensait bien français, mais voilà la guerre qui arrive, doit se cacher des siens, chez lui, en plein Paris, dans un « entre-deux », comme un clandestin ? Quel est l’héritage de la peur, mais aussi de l’excentricité, du talent et de la liberté bohème ? Comment transmet-on le secret familial, le noyau d’ombre qui aurait pu tout engloutir ?

La Cache est le roman-vrai des Boltanski, une plongée dans les arcanes de la création, une éducation insolite « Rue-de-Grenelle », de la Seconde Guerre mondiale à aujourd’hui. Et la révélation d’un auteur.

Mon avis : Une rétrospective familiale au cœur de Paris avec différents aspects historiques…ce livre avait tout pour me plaire. A chaque fois que je vois ce genre de résumé, je pense inévitablement au Club des Incorrigibles Optimistes de Jean-Michel Guenassia, qui avait été un coup de cœur sans pareil en 2015. Or on le sait, en général, à vouloir tout comparer avec un coup de cœur immense, on est souvent déçu. Et pourtant. J’ai atterri Rue de Grenelle avec le narrateur et je m’y suis tout de suite sentie chez moi. Christophe Boltanski a décidé de reconstruire des décennies de vie familiale dans la rue de Grenelle d’une façon très originale. Il découpe son récit en fonction des pièces de la maison, qui viennent s’ajouter peu à peu au schéma complètement blanc de départ. Parler du bureau et de la salle d’examen le fera revenir sur son grand-père, les escaliers sur sa grand-mère… et les quelques images floues, comme clichés de famille amoncelés viennent alors s’imbriquer pour former un tableau complet pour le lecteur.

Il a une écriture fluide et agréable qui vous entraîne dans le Paris des années 40 à nos jours. La Seconde Guerre Mondiale est évidemment au coeur du récit, la famille Boltanski étant en partie juive ; d’où l’importance de « La Cache » dont je ne parlerai pas plus pour éviter de vous gâcher le plaisir de la découverte.

C’est le premier roman de l’auteur et c’était une lecture très sympathique. Je lui ai décerné la note de 16/20 sur Livraddict. Ce n’était peut-être pas un coup de cœur à part entière, mais j’ai passé un très bon moment en lisant ce livre, ce qui est déjà une bonne chose !

Revue : Entre les Deux il n’y a rien – Mathieu Riboulet

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Titre : Entre les Deux il n’y a rien

Auteur : Mathieu Riboulet

Editions : Verdier

Date de parution : 20 septembre 2015

Nombre de pages : 136

Quatrième de couverture : À l’orée des années soixante-dix, à Paris, à Rome, à Berlin, les mouvements de contestation nés dans le sillage des manifestations étudiantes de 68 se posent tous peu ou prou en même temps la question du recours à la lutte armée et du passage à la clandestinité. S’ils y répondent par la négative en France, ce n’est pas le cas en Allemagne ni en Italie, mais pour les trois pays s’ouvre une décennie de violence politique ouverte ou larvée qui laissera sur le carreau des dizaines et des dizaines de morts, sans compter ceux qui, restés vivants mais devenus fantômes, s’en sont allés peupler les années quatre-vingt de leurs regrets, leurs dépressions ou leur cynisme. Témoin de cette décennie de rage, d’espoir et de verbe haut, le narrateur s’éveille au désir et à la conscience politique, qui sont tout un, mais quand son tour viendra d’entrer dans le grand jeu du monde, l’espoir de ses aînés se sera fracassé sur les murs de la répression ou dans des impasses meurtrières. Il aura pourtant eu, dans un bref entre-temps, loisir de s’adonner aux très profonds bonheurs comme aux grandes détresses de la politique et du corps aux côtés de tous ceux qui, de Berlin à Bologne, de Billancourt à Rome, de Stammheim à Paris, tentèrent de combattre les forces mortifères qui, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, s’attachèrent à faire de l’Europe le continent à bout de souffle où nous vivons encore.

Mon avis : C’était ma première lecture dans le cadre du Prix du Roman des Etudiants France Culture et Télérama 2016 et autant dire qu’elle m’a donné du fil à retordre. Le pitch m’inspirait beaucoup, sorte de voyage initiatique du narrateur dans les années 1970 en Europe, entre les émeutes et la découverte de son homosexualité.

L’auteur a une façon très originale d’aborder la narration. Pour lui, la chronologie pure et dure est réservée à l’histoire avec un grand H. L’auteur de fiction, surtout de récit autobiographique serait lui pris de vertiges, qu’il se doit d’exploiter. Aussi, il ne peut y avoir de nette chronologie dans un récit comme le sien. C’est une théorie que j’ai trouvé très intéressante. Néanmoins, ma lecture a été complètement obscurcie, j’ai très vite perdu le fil et je me suis ennuyée.

Mathieu Riboulet souhaite revenir sur tous les événements post-mai 68 un peu partout en Europe qui ont changé sa vision du monde, qui lui ont fait faire certaines rencontres, mais aussi où il a perdu certains amis. Dès le début, on comprend rapidement qu’il semble se perdre dans sa mémoire, tous les souvenirs lui reviennent de façon éparse et il retranscrit tout, sans y mettre d’ordre. Ce qui, qu’on se le dise, peut sembler assez perturbant. Il a une plume très particulière à laquelle malheureusement je n’ai pas accroché. Je sais que le but de ce livre était sans doute de m’émouvoir, de me faire réagir face à de nombreuses injustices qui ont pu avoir lieu durant toutes ces émeutes. Malheureusement, je suis restée totalement perméable à l’histoire et je tournais les pages sans vraiment de conviction. Même les passages les plus passionnés racontant son histoire d’amour et ses premiers rapports sexuels m’ont vite lassée, car j’avais la sensation qu’il revenait toujours sur la même chose, de la même façon.

Ce livre, à vrai dire, m’a fait me remettre totalement en question. Je me suis demandé si je n’avais pas trop restreint mes horizons de lecture, si à force de lire du jeunesse je n’étais plus capable de voir au-delà de l’histoire pour y chercher la beauté d’un texte… Mais je pense que c’est bien plus compliqué que cela. J’ai encore de nombreux coups de cœur pour certains livres rien que pour l’écriture, pour la façon dont l’histoire est construite plus que pour le récit en lui-même. J’aime la littérature et cela ne changera sans doute jamais. J’en ai juste conclu que ce livre n’était sans doute pas pour moi, que j’avais peut-être loupé quelque chose. Et même si je pense toujours que l’auteur a une théorie sur l’écriture totalement intéressante, j’y suis malheureusement restée hermétique.